Depuis décembre 2022, une série documentaire est
à l’affiche sur le Canal Vrai, une
des chaînes télé québécoises : Le
voyeur pyromane.
La série à suspense de six épisodes de 60
minutes réalisée par Marie-Philippe Gilbert retrace les personnages clés et
revisite une époque trouble de la ville de Québec, celle du voyeur pyromane de
la haute-ville qui, en octobre 1980, s’en prenait à de jeunes femmes et semait
la terreur dans la capitale. Il mettait le feu aux lits en allumant les
sous-vêtements de ses victimes. En l’espace de quelques semaines, il incendia
cinq appartements. Les autorités étaient à ses trousses, mais n’avaient aucun
indice à se mettre sous la dent. À travers les nombreuses rencontres, cette
production de type thriller, un récit
tissé de témoignages dont la plupart sont livrés pour la première fois en 40
ans, tente de dresser les origines du voyeur pyromane et se questionne sur son
identité.
Cette télésérie, disponible jusqu’en 2027, s’inspire du docu-polar du romancier et essayiste québécois, Jacques Côté :
Autopsie d'un crime imparfait : 22/10/80 l'assassinat de France Lachapelle. – Montréal : Éditions de l’Homme, 2020. – 261 pages. Avis de lecture.
« Grâce aux confidences du lieutenant Jacques Simoneau, aux témoignages d'acteurs de premier plan du drame, mais aussi à la volumineuse preuve de milliers de pages citées aux deux procès, l'auteur reconstitue l'ultime soirée que France Lachapelle a passée avec son ami le metteur en scène Robert Lepage, le dernier à l'avoir vue vivante. Bien que celui-ci soit lavé de tout soupçon, cette expérience le marquera à jamais. Des avocats et des procureurs chevronnés, un pyromane voyeur qui sème la terreur, des questions encore sans réponse aujourd'hui: tous les ingrédients sont réunis pour priver le lecteur de précieuses heures de sommeil. Et pour évoquer le souvenir d'une jeune femme en droit d'attendre bien davantage de la vie. » (quatrième de couverture)
Dans la nuit de la pleine lune du 22 octobre 1980, la jeune comédienne avait été brutalement assassinée dans son appartement. L’auteur de ce crime violent avait le même modus operandi que celui que l’on surnommait le voyeur pyromane de la haute-ville.
Jacques Côté est un des ténors des littératures du crime au Québec, dixit Norbert Spehner. Romancier et essayiste, il a été chargé de cours à l'Université Laval en lettres québécoises avant d’occuper son poste actuel de professeur de littérature au Cégep de Sainte-Foy. Il a publié entre 1988 et 1994 trois romans avant de se concentrer sur l’écriture de polars, de nouvelles et d’essais sur la criminalité et sa répression. L’auteur de Québec a été conférencier invité de l'École de criminologie de Montréal, de la Société médicale de Québec, du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale et aussi de plusieurs écoles et bibliothèques de Québec.
En 2003, il lançait la biographie de Wilfrid
Derome, toxicologue, balisticien, biologiste, graphologue, photographe
judiciaire et médecin légiste québécois, reconnu comme le fondateur du premier
laboratoire de recherches médico-légales en Amérique du Nord. En 1929, le laboratoire
de Derome est visité par J. Edgar Hoover dans le but de planifier la création
du laboratoire du FBI. Ouvrage pour lequel Jacques Côté a remporté le Grand prix
du journal La Presse de Montréal. En
2004, il a participé à la réalisation d’un documentaire sur la vie de Wilfrid
Derome présenté sur Canal D.
Wilfrid Derome expert en homicides. – Montréal : Boréal, 2003. – 448 pages.
De 2000 à 2019, Jacques Côté publie sur une base régulière cinq titres d’une série à succès consacrée à son enquêteur de la Sûreté du Québec au poste de la ville de Québec, Daniel Duval, une saga qui se passe dans les années 1980. À une époque où les systèmes de communication sont encore très limités, où les enquêteurs doivent se creuser les méninges pour identifier les criminels sans les procédés ultramodernes de recherches et d’analyses actuels :
L’auteur met en scène un duo étonnant : Daniel Duval, grand sportif, père de famille, qui aime son travail et qui ne fait pas de frasque et Louis Harel, dit le Gros, impulsif, misogyne, bon vivant et généreux, conteur de blagues plutôt salaces. Un binôme efficace et divertissant.
Nébulosité croissante en fin de journée. – Beauport : Alire, 2000. – 365 pages.
Le Rouge idéal. – Lévis : Alire, 2002. – 429 pages. (Prix Arthur-Ellis 2003)
La Rive noire. – Lévis : Alire, 2005. – 367 pages. (Prix Saint-Pacôme 2006)
Le Chemin des brumes. – Lévis : Alire, 2008. – 368 pages. (Prix Arthur-Ellis et Prix littéraire de la Ville de Québec 2009)
Où le soleil s'éteint. – Lévis : Alire, 2017. – 366 pages. Avis de lecture
En concomitance, de 2010 à 2013, Jacques Côté produit une trilogie romanesque intitulée « Les Cahiers noirs de l'aliéniste » consacrée à Georges Villeneuve, surintendant de l’asile Saint-Jean-de-Dieu / Longue-Pointe Lunatic Asylum, médecin expert à la morgue de Montréal, professeur de la chaire de médecine légale de l’Université de Montréal et membre de la Société des aliénistes de Paris, de l’Association médico-psychologique américaine et de la Société de médecine légale de New York :
Dans le quartier des agités. – Lévis : Alire, 2010. – 437 pages. (Prix Arthur-Ellis 2011) / Arles : Actes Sud, 2017. – 464 pages.
Le Sang des prairies. – Lévis : Alire, 2011. – 314 pages.
Et à l'heure de votre mort. – Lévis : Alire, 2013. – 514 pages / Arles : Actes Sud, 2018. – 528 pages.
On doit également à Jacques Côté quelques nouvelles :
« Le Noir des glaces », dans Boucs émissaires. – Montréal : Les 400 coups, 2005.
« Prélude et Fugue », dans Alibis 44, 2012.
« Jungle jungle », dans Crimes à la librairie. – Montréal, Druide, 2014.
Ainsi que des textes brefs, des articles de
journaux et de courts essais sur différents sujets, du soixantième anniversaire
du tournage à Québec du film I Confess
d’Alfred Hitchcock à l’art d’assassiner son personnage. Ces écrits étaient
dispersés aux quatre vents et, le plus souvent, introuvables. Ils ont été
réunis dans un recueil regroupant quelques nouvelles inédites et d’une novella,
« Dos Gringos » mettant en scène son
duo d’enquêteurs fétiches, Daniel Duval et Louis Harel.
Crimes à la pièce. – Montréal : Lemac, 2021. – 224 pages (complété par un album numérique de quelques objets liés à certains textes que l’auteur partage pour la première fois avec ses lecteurs.
Enfin, cinq ans après la sortie de « Où le soleil s'éteint », Jacques Côté renoue avec le roman au grand plaisir de ses lectrices et de ses lecteurs avec le lancement en février 2023 de « Requiem américain », le premier tome d'un diptyque ayant pour cadre les guerres entre les groupes criminalisés de motards montréalais au cours des années 1980 :
Requiem américain. – Montréal : Flammarion Québec, 2023. – 320 pages. Avis de lecture
« Fraîchement sorti de prison, Marc Hamel, tête dirigeante des Hells Angels, commande un assaut en règle contre les Rock Machine. L'enjeu : étendre son territoire et contrôler le marché de la drogue. L'affrontement des clans ennemis plonge la métropole dans la confusion et le chaos.
Les fusillades s'enchaînent, les bombes explosent et les cadavres se multiplient. Afin d'enrayer cette escalade de la violence, Owen Hayden et son équipe du SPCUM doivent frapper vite et fort. Or, pour le lieutenant responsable de l'escouade antigang, la guerre des motards a un visage très intime. Son frère Tom est le bras droit de Marc Hamel. Comment l'aîné, qui s'est rangé du côté de la loi, parviendra-t-il à mater des adversaires aussi féroces, à commencer par ce « Tomgun » Hayden dont il partage le sang ? » (quatrième de couverture)
Cette
chronique a été initialement publiée le 4 mars 2023 sur Culture
et Justice (France) destiné à diffuser principalement des portraits du jour
des écrivains, historiens, artistes… et qui rassemble des informations
relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice.