11 – Une nouvelle étoile dans le firmament du polar québécois (Jean-Louis Blanchard)



C’est ainsi que les éditions Fides décrivent leur auteur à succès, Jean-Louis Blanchard, dont la marque de commerce est « teintée d’humour et de satire sociale ». En effet, dans un premier temps, ce Montréalais de naissance a publié coup sur coup, de 2021 à 2023, trois polars aux couvertures de premières des plus attractives. Ces ouvrages ont laissé leur marque dans l’écosystème des littératures du crime au Québec avec les désormais célèbres enquêtes de Bonneau « vieil inspecteur médiocre ne se voyant comme rien de moins que l’incarnation de la justice et Lamouche, brillant et jeune enquêteur au côté pince-sans-rire très britannique se plaisant à défier l’autorité » :

« En voyant la déprime générale, j’ai eu encore plus envie de démontrer l’importance de l’humour dans le roman policier québécois […]. Je voulais élargir la palette du polar au Québec. »

« Bonneau a un côté caricatural qui est volontaire […]. Il est un amalgame de personnes que j’ai rencontrées, souvent incompétentes et suffisantes, qui pensent que le monde tourne autour d’elles et qui sont désagréables sans s’en rendre compte. On s’y attache, tout de même, quand on se met à le voir à travers les yeux de Lamouche qui aime cette qualité qu’a son nouveau patron de faire suer tout le monde. Cela le rejoint. C’est d’ailleurs l’esprit analytique et rationnel de ce dernier qui permettra de faire avancer leur enquête. »

(Journal de Québec, 12 juin 2021)

 


Le silence des pélicans. – Montréal : Fides, 2021. – 352 pages. Avis de lecture

 « Quelle raison pousse un jeune enquêteur brillant, mais irrévérencieux à seconder un inspecteur médiocre dont on cherche désespérément à se débarrasser ? Et par quel calcul machiavélique a-t-on voulu les réunir ? Ce duo parfaitement incongru se retrouve pourtant au milieu d’une affaire dont personne n’avait soupçonné l’importance. Au cours de cette enquête qualifiée prématurément de routinière par l’administration, la mort d’une jeune étudiante apparemment sans histoires prend une tournure inattendue. Ce drame aurait-il un lien avec le cadavre d’un marin, amputé de ses pieds, que l’on vient de repêcher des eaux du fleuve ? Ou même avec cette fameuse « affaire des pélicans », survenue vingt ans plus tôt ? Et si c’est le cas, qui donc se cache derrière cette toile inquiétante, tissée dans le plus grand secret ? Au coeur d’une intrigue policière ficelée sur fond d’humour et de satire sociale, Bonneau et Lamouche mènent l’enquête, pour le meilleur et pour le pire… »

 


Les os de la méduse. – Montréal : Fides, 2022. – 376 pages. Avis de lecture

« Un squelette dans le placard, c’est classique. Mais un cadavre décharné dans la penderie d’un luxueux manoir de la métropole, c’est plutôt inhabituel. Le comte de Clairvaux, qui y vit discrètement dans le respect des traditions familiales, se passerait bien de ce genre de publicité. Un seul indice sérieux semble mener à l’assassin : une silhouette fantomatique, captée en pleine nuit par des caméras de surveillance. Mais voilà que de nouveaux éléments surgissent, entraînant le duo d’enquêteurs Bonneau et Lamouche sur des pistes insoupçonnées… Que viennent faire un trésor inestimable, un célèbre tableau de maître et une mystérieuse infirmière portée disparue depuis plusieurs années dans cette enquête aux ramifications tentaculaires ? Chose certaine, la maladresse de Bonneau et l’irrévérence de Lamouche s’avèrent encore une fois irrémédiablement incompatibles ! Et pourtant… »

 


La constellation du chat. – Montréal : Fides, 2023. – 368 pages. Avis de lecture

« Lancer des tomates pourries à un politicien arrogant, c’est une chose. Mais aller jusqu’à l’assassiner, c’est une tout autre histoire. Qui en voulait donc autant à Bruno Hébert-Sirois pour l’éliminer de façon aussi violente? Les autorités nagent en plein mystère, d’autant plus que la main meurtrière frappe à nouveau. Terroriste, tueur en série ou simple règlement de comptes? Chose certaine, les cadavres s’empilent. Bonneau et Lamouche sont alors confrontés à une constellation de victimes sans liens apparents. Que peuvent bien avoir en commun un politicien, un agent immobilier et un boursicoteur de banlieue? Les pistes se multiplient et le duo d’enquêteurs ne possède qu’un seul indice pour résoudre l’affaire: un énigmatique symbole, laissé sur chaque scène de crime. » 

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Tout jeune, Jean-Louis Blanchard se passionne pour la lecture et dévore littéralement tous les livres qui lui tombent sous la main. Il poursuit ses études secondaires au Collège Beaubois, établissement proposant alors un programme pilote d’enseignement individualisé. Cette formule lui convient particulièrement, car il peut s’acquitter de ses travaux scolaires rapidement et passer ainsi beaucoup de temps à lire et à écrire. Il s’intéresse aussi à la musique et développe un certain talent comme guitariste.

Au niveau collégial, il se découvre très tôt une passion pour la philosophie et l’histoire. Après des études en philo, il commence ensuite un programme de baccalauréat en histoire, mais ce sera de courte durée : devant pourvoir aux besoins de la petite famille qu’il a fondée avec sa conjointe, il quitte l’université et accepte un emploi dans un monde qu’il connaît bien et qui le fascine : celui de la musique. Il reste sept ans chez La Tosca, alors la Mecque des musiciens au Québec où tous les grands noms de l’époque fréquentent ce magasin spécialisé dans les instruments destinés aux professionnels. À titre de directeur, il acquiert une expérience considérable dans la gestion de personnel, une expérience qui va influencer son parcours par la suite.

Il accepte ensuite un poste chez SF Marketing, une jeune entreprise qui se spécialise dans les technologies liées au monde du spectacle, du théâtre… À titre de vice-président, il joue un rôle prépondérant dans le développement de l’entreprise, qui devient rapidement un chef de file reconnu au sein de cette industrie hautement spécialisée. Pendant tout ce temps, il continue à écrire. Ses responsabilités l’amenant à beaucoup voyager, il rapporte dans ses bagages de nombreux manuscrits: nouvelles, contes, idées de romans…

Il mène ensuite une brillante carrière en marketing dans des entreprises phares de l’industrie au Québec et à l’international qui lui permet progressivement de se rapprocher du monde du cinéma.

Aujourd’hui président de la division nord-américaine AC AMERICAS, Jean-Louis Blanchard voyage beaucoup, en plus de passer pratiquement une semaine sur deux à Toronto. Parallèlement à ses occupations professionnelles, il se prépare à une dernière carrière: celle de romancier. Puisant dans les nombreux cahiers manuscrits qu’il a accumulés, il a entrepris la publication de romans édités chez Fides, une des principales maisons montréalaises fondée en 1937 qui gère l'un des fonds d'édition les plus importants au Québec et au Canada. 

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Parallèlement aux frasques de Bonneau, Jean-Louis Blanchard a publié, toujours aux éditions Fides, trois romans jeunesse dans une série intitulée Zipolaris.

« L'idée m’en est venue quand mes petits-enfants (alors âgés de huit ou neuf ans) ont commencé à s’intéresser aux livres « plus sérieux ». Voulant leur faire découvrir des histoires fabuleuses et de fascinantes aventures, je me suis rendu compte, en explorant les librairies, que la plupart des romans jeunesse s’intéressaient bien davantage… au nombril !  Ça m’a sidéré de constater à quel point le contenu de ces romans (il y a des exceptions, bien sûr !) gravite autour du petit moi, de ses états d’âme, du ‘’ressenti’’ et de l’image que l’on projette autour de soi. J’avais l’impression de lire des magazines formatés sans photos !  Mieux encore : une bonne partie de ces livres utilise le même format visuel que celui des écrans de téléphone (avec des petites bulles pour les textos) ou encore des graphiques et des variations continuelles de polices typographiques afin (m’a dit très sérieusement une respectable libraire) de garder l’intérêt des jeunes lecteurs.  

Autre constatation : le nombre de romans jeunesse destinés aux jeunes garçons et très anémique, comparé à celui des romans destinés aux filles. 

Bref, c’est après quelques visites déconcertantes en librairie que j’ai eu l’idée de Zipolaris: une série un peu plus « masculine », où le jeune héros se trouve à plonger malgré lui dans un univers qui lui fera faire de nombreuses rencontres et connaître toutes sortes d’émotion. Ce qui est assez fascinant, c’est que je reçois depuis de nombreux commentaires enthousiastes de jeunes garçons, mais aussi de jeunes filles, et même de parents (qui sont devenus accros à la série !). » 


 

T.1 – La nuit des Morloups. – Montréal : Fides, 2022. – 220 pages.

« En rentrant chez lui, Nat trouve trois êtres étranges venus d’un autre monde. Ces Zipoïdes, totalement incontrôlables, mais si fascinants, sont obsédés par la bouffe et sèment le chaos partout où ils passent. En plus, Nat semble être le seul à les voir ! Et le pire dans tout ça ? Les Morloups, effroyables créatures qui peuplent l’île de Zipolaris, sont à leurs trousses ! Témoin de l’enlèvement des Zipoïdes, Nat n’hésite pas une seule seconde et enfourche son vélo en pleine nuit, bien décidé à sauver ses trois acolytes. Il débarque alors dans le royaume des morts où les ennemis sont nombreux et les alliés précieux. Nat est pourtant loin de se douter que cette périlleuse aventure n’est que le début de péripéties extraordinaires... »

Thèmes abordés : La famille monoparentale – L’amitié – La peur

 

T.2 – Le sentier de la peur. Montréal : Fides, 2022. – 216 pages.

« En cette nuit de pleine lune et d'Halloween, l'ignoble Corbeau rôde. La survie des Zipoïdes est à nouveau menacée ! Le temps presse. Pour protéger les Zipoïdes, Nat doit immédiatement porter la future reine dans un lieu tenu secret, quelque part sur l'île de Zipolaris. Mais la mission du jeune héros est périlleuse et de nombreux pièges l'attendent en chemin. Confronté à des créatures encore plus effrayantes que les Morloups, Nat arrivera-t-il à protéger la reine ? Rien n'est moins sûr, car l'île de tous les dangers recèle encore bien des mystères et l'aventure pourrait alors vite tourner au cauchemar ! »

Thèmes abordés : L’amitié – L’engagement – La persévérance – Le courage

 

T.3 – La malédiction de Zangra. – Montréal : Fides, 2023. – 234 pages. 

« Les vacances d’été arrivent et toute la ville panique : disparue depuis 100 ans, la terrifiante sorcière Zangra serait de retour ! Nat, Antoine et Laurence enquêtent sur cette mystérieuse légende alors qu’un journal local rapporte une série de phénomènes inexpliqués près de la rivière. Mais tout s’embrouille quand un Zipoïde débarque dans la classe de Nat, puis terrorise le concierge et le directeur de l’école ! Y a-t-il un lien entre la malédiction de Zangra et les Zipoïdes ? Nat a peu de temps pour le découvrir, car c’est la nuit de pleine lune et l’horrible Corbeau n’est jamais bien loin... »

Thèmes abordés : L’amitié – L’école – Les fausses nouvelles

 

Jean-Louis Blanchard ajoute que « chaque roman commence par des chapitres assez courts, de manière à capter rapidement l’intérêt des lecteurs/lectrices et les amener progressivement au cœur de l’intrigue. De même, au fur et à mesure où la série avance, les récits gagnent en densité et en complexité, mon objectif étant de garder l’intérêt d’un lectorat qui évolue et change rapidement entre 9 et 13 ans. »

Une suite à ces trois premiers tomes est déjà prévue : elle portera plutôt le nom de DIMENSION Z. On y retrouva le personnage de Nathan, mais deux ans plus tard. La série visera un lectorat un peu plus vieux (12-15 ans). Le premier tome devrait être publié à l’automne 2023, toujours chez Fides, sous le titre « L’homme sans nom ». Il y a fort à parier que Bonneau et Lamouche récidiveront ou qu’une autre source d’inspiration de Jean-Louis Blanchard saura nous divertir intelligemment et sans effusion d’hémoglobine.

À lire également, une entrevue éclair publiée le 23 mars 2021 par Mathilde Recly sur le site Bible urbaine, volet littérature, à l’occasion de la sortie de la première enquête de Bonneau et Lamouche.

(Sources : auteur et éditeur)

Cette chronique a été initialement publiée le 1er mai 2023 sur Culture et Justice (France) destiné à diffuser principalement des portraits du jour des écrivains, historiens, artistes… et qui rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice.